All posts by Kenson Oreste

Kenson Oreste est né à Lamardelle, commune de Ganthier. Il est un jeune journaliste rédacteur haïtien. Il est passionné de la lecture et de l'écriture.

Annoo La Slameuse : Une Voix Féminine qui Résonne dans le Slam Haïtien

Dans l’univers du slam en Haïti, où les voix masculines dominent la scène, une jeune femme fait son chemin avec audace et fierté. Elle s’appelle Durogène Ann-yvens, mais le public la connaît sous le nom de Annoo La Slameuse. À travers ses textes, elle exprime avec force et sensibilité les réalités sociales qui l’entourent.

Un Parcours Inspirant

Née en juillet 2002, Ann-yvens est originaire du Cap-Haïtien, mais c’est à Port-au-Prince qu’elle a grandi et affiné son talent. Contrairement à d’autres artistes qui sont influencés par des modèles, elle affirme être sa propre source d’inspiration. Son entrée dans le monde du slam ne résulte pas d’un événement particulier, mais plutôt d’une découverte progressive de ses capacités artistiques.

Une Plume Engagée

Si elle devait choisir un thème sur lequel elle peut écrire rapidement, ce serait le social. En effet, Annoo La Slameuse utilise le slam pour dénoncer, sensibiliser et transmettre des messages forts. Sa voix s’est fait entendre sur les réseaux sociaux, notamment grâce à sa vidéo “Hey bèl tifi“, qui a attiré l’attention et lui a valu une reconnaissance plus large.

Une Femme de Talent et de Conviction

Dans un domaine où les femmes sont peu nombreuses, elle assume pleinement son statut de slameuse avec une énorme fierté. Mais son talent ne se limite pas au slam. Annoo est aussi actrice, scénariste et écrivaine. Elle a choisi d’étudier l’assistance administrative, tout en poursuivant ses passions artistiques.

Des Rêves et une Vision d’Avenir

Lorsqu’on lui demande combien de slams elle a écrits, elle préfère ne pas donner de chiffre précis, mais elle affirme avoir un bon nombre de textes à son actif. Son plus grand rêve est de devenir un modèle inspirant, une référence dont les œuvres parleront d’elles-mêmes. Dans dix ans, elle se voit comme une personnalité influente dont le parcours et les créations témoigneront de son identité et de sa détermination.

Avec une telle passion et une vision aussi claire, Annoo La Slameuse est bien partie pour laisser son empreinte dans le monde du slam haïtien.

Les Femmes Haïtiennes : Histoire, Mouvements, Résistance et Réalités Actuelles

Le 8 mars marque la Journée mondiale des droits des femmes, une occasion de mettre en lumière la contribution et les luttes des femmes à travers le monde. En Haïti, les femmes ont toujours joué un rôle central dans la construction de la nation, bien qu’elles aient dû faire face à de nombreux défis. De la révolution haïtienne aux combats actuels pour l’égalité, elles incarnent la résilience et la détermination.

Un Héritage de Lutte et de Résistance

L’histoire des femmes haïtiennes est marquée par la résistance et l’engagement. Dès la période coloniale, elles ont pris part activement aux luttes pour la liberté. Figures emblématiques comme Sanite Bélair et Cécile Fatima ont joué un rôle clé dans la révolution haïtienne qui mena à l’indépendance en 1804.

Cependant, après cette victoire, les femmes haïtiennes furent largement écartées des sphères de pouvoir. Pendant longtemps, elles ont été cantonnées aux rôles traditionnels, malgré leur participation active dans l’économie informelle et les mouvements sociaux.

Les Mouvements Féministes en Haïti

Au fil des décennies, plusieurs mouvements féministes ont émergé pour revendiquer les droits des femmes. Dès les années 1930, des militantes comme Yvonne Hakim-Rimpel ont dénoncé les injustices et la marginalisation des femmes dans la société haïtienne.

Les années 1980 et 1990 ont été marquées par une mobilisation accrue, notamment avec la création de plusieurs organisations féminines comme SOFA (Solidarite Fanm Ayisyèn) et Kay Fanm, qui luttent pour les droits des femmes, l’éducation, et contre les violences basées sur le genre.

Les Défis et Réalités Actuelles

Aujourd’hui, les femmes haïtiennes continuent de faire face à de nombreux défis :

Violences basées sur le genre : Les violences domestiques et sexuelles restent un fléau majeur. Malgré l’adoption de lois pour protéger les femmes, l’impunité demeure un obstacle important.

Accès limité à l’éducation et à l’emploi : Beaucoup de jeunes filles n’ont pas accès à une éducation de qualité, ce qui limite leurs opportunités économiques.

Participation politique réduite : Malgré des progrès, les femmes restent sous-représentées dans les sphères de décision.

Crises sociopolitiques et économiques : L’instabilité du pays affecte particulièrement les femmes, qui doivent souvent assumer seules la charge des foyers.

L’Espoir et les Perspectives d’Avenir

Malgré ces défis, les femmes haïtiennes continuent de se battre pour une société plus juste et égalitaire. De jeunes activistes et organisations féminines travaillent sans relâche pour défendre leurs droits. De plus en plus de femmes s’imposent dans des domaines autrefois dominés par les hommes, que ce soit en politique, en entrepreneuriat ou dans les médias.

À l’occasion de cette Journée mondiale des droits des femmes, il est essentiel de reconnaître la contribution des femmes haïtiennes et de soutenir leurs combats. Leur histoire est celle d’une résistance inébranlable et d’un avenir à bâtir ensemble.

 

Shenaïca Carmélus sacrée lors du Prix Claudy & Wilkens : une ode à la littérature haïtienne

Le dimanche 2 mars 2025, l’église Notre-Dame de l’Assomption de Lamardelle a vibré au rythme des mots et des émotions lors de la finale du Prix Claudy & Wilkens, concours de poésie organisé par l’Initiative des Penseurs Progressistes pour l’Évolution de l’Art et de la Culture (IPPEVAC). Placée sous le thème de la littérature haïtienne, cette édition a offert aux participants une scène pour explorer, célébrer et réinventer la richesse de notre patrimoine littéraire.

Parmi les nombreux poètes en lice, Shenaïca Carmélus s’est imposée avec brio, remportant le premier prix grâce à la profondeur de ses vers et la pertinence de son interprétation du thème. Freud Samuel Robert a décroché la deuxième place, suivi de Jean Villalona Efemberg, qui s’est classé troisième. Leurs prestations, marquées par une puissance évocatrice et une sensibilité artistique remarquable, ont conquis le jury et l’audience, témoignant de la vitalité et de l’évolution constante de la poésie haïtienne.

L’événement ne s’est pas limité aux performances poétiques. Des artistes et groupes locaux ont offert des prestations musicales et artistiques, enrichissant la soirée d’une ambiance festive et immersive. Ce dialogue entre poésie et musique a renforcé l’émotion et l’engagement du public, faisant de cette finale un véritable hommage à la culture haïtienne.

En organisant ce concours, l’IPPEVAC réaffirme son engagement en faveur de la promotion des arts et de la culture en Haïti. En offrant une plateforme aux jeunes talents, l’association favorise l’expression artistique et encourage la jeunesse à s’approprier son héritage culturel. Cette initiative met en lumière le rôle essentiel de la littérature et des arts dans le renforcement du tissu social et le développement communautaire.

Au-delà de la compétition, cette soirée a été une célébration vibrante de la créativité haïtienne, prouvant une fois de plus que la culture demeure un pilier fondamental de notre identité et de notre résilience collective.

Les Artistes Haïtiens : Entre Résilience et Abandon

L’art haïtien a toujours été un puissant reflet de l’âme du pays. Peintres, musiciens, écrivains et acteurs ont, au fil des générations, porté haut les couleurs de la culture haïtienne, malgré les crises et l’instabilité. Pourtant, aujourd’hui, les artistes haïtiens se retrouvent dans une situation critique. Entre insécurité grandissante, absence de soutien institutionnel et manque d’infrastructures adaptées, ils sont nombreux à lutter pour leur survie dans un pays qui, paradoxalement, puise une partie de son identité dans leur créativité.

L’insécurité qui gangrène le pays n’épargne pas les artistes. Nombreux sont ceux qui vivent sous la menace des gangs, contraints de s’exiler ou d’abandonner leur passion pour assurer leur propre sécurité. Les salles de spectacle ferment, les galeries d’art se vident, et les événements culturels deviennent rares, faute de conditions adéquates pour garantir la protection du public et des créateurs.

Cette situation plonge les artistes dans un profond désarroi. Beaucoup se retrouvent privés de moyens de subsistance, incapables de se produire ou de vendre leurs œuvres. Le marché de l’art, déjà fragile, s’effondre encore plus face à l’incertitude économique et à la peur qui règne dans les rues.

Malgré leur rôle essentiel dans la préservation et la diffusion du patrimoine culturel haïtien, les artistes ne bénéficient d’aucune véritable politique de soutien. L’État haïtien reste largement absent en matière de subventions, de protection sociale et de promotion de la culture. Les rares initiatives existantes sont souvent mal gérées ou inefficaces face aux défis colossaux du secteur.

Les infrastructures culturelles, elles aussi, sont en piteux état. Les musées, théâtres et centres artistiques souffrent d’un manque d’entretien et de financement, rendant l’accès à l’art encore plus difficile pour la population. Dans un pays où l’art a longtemps été un espace de résistance et d’expression face à l’oppression, cette négligence institutionnelle équivaut à un abandon pur et simple.

Face à cette réalité, de nombreux artistes choisissent l’exil, cherchant à poursuivre leur carrière dans des pays où leur talent est mieux reconnu et valorisé. Mais ceux qui restent font preuve d’une résilience admirable. À travers les rues de Port-au-Prince et d’autres villes, on trouve encore des peintres qui exposent leurs toiles sur les trottoirs, des musiciens qui animent les quartiers malgré les difficultés, et des écrivains qui continuent à raconter l’histoire d’Haïti, coûte que coûte.

Cette force de caractère mérite d’être accompagnée par des actions concrètes. Il est urgent que l’État, ainsi que les acteurs privés et internationaux, s’engagent en faveur des artistes haïtiens. Un pays sans culture est un pays sans âme. Haïti ne peut se permettre de perdre ses créateurs, ces derniers étant non seulement des ambassadeurs de son identité, mais aussi des témoins et des acteurs de son histoire.

Soutenir l’art, c’est investir dans l’avenir du pays. Il est temps que les autorités prennent conscience de cette vérité et accordent aux artistes haïtiens la place qu’ils méritent dans la reconstruction de la nation.

 

 

 

DV-Jay : Un Jeune Acteur qui Trace son Chemin dans le Cinéma Haïtien

Lancer une carrière dans le cinéma n’est jamais facile, mais pour Gerald Junior Dorvil, c’était une passion qu’il nourrissait depuis son enfance. Originaire de Carrefour, Haïti, Gerald est né le 19 septembre et a grandi avec un amour profond pour l’art dramatique. Il a fait ses premiers pas dans le cinéma en août 2022, et depuis, il n’a cessé d’évoluer dans l’industrie.

Un Parcours qui a Commencé à l’École

Dès sa première année fondamentale, Gerald a ressenti une attirance pour le théâtre. C’est son grand frère qui l’a emmené à une activité scolaire où ils ont joué une pièce ensemble. Depuis ce jour, il n’a jamais arrêté de s’impliquer dans des activités artistiques, allant de l’église aux grands écrans.

Films et Séries qui l’ont Révélé au Public

Voici quelques films et séries dans lesquels Gerald a joué et qui lui ont permis de se faire connaître : Le Gardien, Sadique, Dodama, Aswè a.

En plus de ces projets, il a également participé à plusieurs autres films et séries, notamment L’Expérience, Pacte, Samstama, Fanmi Kanibal, Mon Beau Père, et surtout son propre projet personnel : “Jaloux“.

Les Rôles qu’il Préfère Jouer

Gerald se sent plus à l’aise dans les rôles de personnages toxiques en relation, jaloux ou manipulateurs. Il trouve une certaine facilité à donner vie à ces types de personnages à l’écran.

Les Inspirations qui l’ont Guidé

Il a été inspiré par de nombreux films haïtiens qu’il regardait dans son enfance, mais c’est Maestro Kerwil qui lui a officiellement ouvert les portes du cinéma. Parmi les acteurs qu’il admire le plus, Reginale Lubin occupe une place spéciale en tant que modèle.

Une Fierté dans son Parcours

Parmi toutes ses réalisations, son plus grand accomplissement est la production de “Jaloux“, un projet qu’il a lui-même dirigé et qui est disponible sur sa chaîne YouTube.

Une Vie en Dehors du Cinéma

Lorsqu’il n’est pas sur un plateau de tournage, Gerald consacre son temps à d’autres passions. Il est également musicien et entrepreneur, deux domaines dans lesquels il aspire à briller autant que dans le cinéma.

Un Rêve qui l’Anime

Son plus grand rêve est de devenir une véritable vedette du cinéma et percer aussi dans la musique. Il souhaite représenter Haïti sur la scène internationale, que ce soit à travers ses films ou ses chansons.

Une Nouvelle Transition en Vue

Dans peu de temps, Gerald amorcera un tournant important dans sa carrière avec la sortie de deux nouveaux morceaux musicaux. Une nouvelle facette de son talent que le public découvrira bientôt !

Avec sa détermination, son talent et son travail acharné, il ne fait aucun doute que Gerald Junior Dorvil est sur la voie du succès. Avec son énergie, son talent et sa volonté inébranlable, Gerald Junior Dorvil est un nom à retenir dans l’univers du cinéma haïtien.

Octavius Jean Richnaider : Une Vision Claire Derrière l’Objectif

À chaque éclair de flash, à chaque clic du déclencheur, Octavius Jean Richnaider écrit une histoire sans mots. Ce jeune photographe, né le 12 avril 1994 à Delmas 6 et ayant grandi à Croix-Des-Bouquets, a développé un amour sans borne pour la photographie. Depuis 2018, il s’est plongé corps et âme dans ce métier, sans jamais regarder en arrière.

Une Passion Qui Apparaît Spontanément

Il n’avait jamais imaginé devenir photographe professionnel. C’est un de ses amis, Steevimage, qui l’a introduit dans ce monde. Mais depuis qu’il a mis la main sur un appareil photo, il ne l’a plus jamais lâché. Avec une grande passion et une discipline rigoureuse, il a appris chaque technique, chaque principe, chaque détail qui permet aux photos de raconter une histoire. Ce n’est pas l’école qui l’a formé, mais l’amour et la détermination qui l’ont mené jusqu’ici.

Un Réseau Public Qui Prend Forme

Si vous demandiez à Octavius combien de visages il a capturés à travers son objectif, il ne pourrait pas vous répondre avec précision. Il a déjà travaillé avec de nombreuses personnalités publiques, mais les photos qu’il a réalisées pour Baky sont parmi celles qui l’ont le plus propulsé en termes de visibilité. Depuis ce moment, de nombreux artistes et journalistes ont commencé à apprécier l’esthétique qu’il apporte à son travail.

La Photographie Comme Moyen de Réalisation

Depuis 2019, la photographie est son seul métier. Grâce à elle, il peut réaliser tous ses rêves et subvenir à ses besoins. Il voit ce métier comme bien plus qu’un simple travail — c’est un moyen de concrétiser tout ce qu’il veut dans sa vie. Discipline, passion et amour sont les trois ingrédients qui lui permettent d’avancer chaque jour sur le chemin du succès.

Un Modèle et Un Objectif Clair

Bien qu’il ne se souvienne pas du nom de toutes les personnes qui l’ont inspiré, il continue de rechercher les grands noms du domaine, en particulier un photographe africain qui l’a beaucoup marqué. Son objectif final est de participer à tous les grands événements, qu’il s’agisse de football, de cinéma ou de toute autre grande célébration où ses photos pourraient témoigner d’une époque.

Il est clair qu’Octavius Jean Richnaider n’est pas seulement un photographe, mais un artiste qui met en lumière la beauté de la vie à travers son objectif. C’est un nom à suivre, car chaque photo qu’il prend est un pas de plus vers la réalisation de ses rêves.

Franck Étienne fait son dernier voyage

Port-au-Prince, jeudi 20 février 2025, Haïti a perdu l’un de ses plus grands esprits créatifs, écrivain, poète, musicien et artiste Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent, décédé à l’âge de 88 ans. Cette personnalité exceptionnelle, qui a marqué la littérature et l’art haïtiens pendant plusieurs décennies, nous a quitté, mais ses paroles perdurent.

Surnommé « L’Homme de Sept Noms », Franck Étienne était un écrivain hors pair. Ses livres, sa poésie et ses pièces de théâtre portaient la réalité et les rêves du peuple haïtien. Sous sa plume, nous avons trouvé la force, la révolution et l’amour de notre culture. Ses œuvres, comme Ultravocal, Dezafi, Les Désastreuses Aventures de Tante Nini et bien d’autres, l’ont placé parmi les plus grands écrivains de la Caraïbe et du monde.

Un esprit qui ne disparaîtra jamais

De plus, Franck Étienne était un peintre, un philosophe et un leader d’opinion qui repoussait constamment les limites. Ce n’est pas un petit héritage qu’il laisse aux générations futures. Sa mort est une grande perte pour la littérature, l’art et toute la culture haïtienne, mais l’espoir reste vivant, car son œuvre continuera d’inspirer tous ceux qui aiment les mots, la lumière et la révolution.

Haïti pleure aujourd’hui, mais Haïti chante aussi, car Franck Étienne ne mourra jamais.

Graduation de la 5e promotion de L’EJEP

Dimanche 9 février 2025, à l’église Sichem de Lamardelle, s’est déroulée la cérémonie de graduation et de prestation de serment de plusieurs étudiants en Informatique, Photographie, Cosmétologie et Anglais.

Les gradués ont également suivi une formation axée sur les règles et les techniques de l’entrepreneuriat, conformément aux standards nationaux. “La professionnalisation de la jeunesse est une nécessité incontournable pour relever les défis modernes”, a souligné Icaphens Joseph, administrateur de L’EJEP .

Le pasteur Pierre Antoine Marlan, parrain de la promotion, en a profité pour féliciter les gradués pour ses performances remarquables où des résultats historiques ont été atteints malgré un contexte difficile.

L’administration de L’EJEP réitère son rôle clé dans la formation professionnelle de la jeunesse haïtienne. Les responsables vont continuer dans leurs efforts visant à moderniser les cours et à renforcer la capacité du personnel.

Lavi Pòtoprens : Skant & Pitit Nago crient à tue-tête

Depuis un certain temps, le pays est confronté à une variété de cas de violence tels que le kidnapping, le viol, l’assassinat, etc. Ce fléau a eu des répercussions majeures dans le secteur musical haïtien. Les grands festivals et bals sont délocalisés vers les États-Unis et les difficultés de promotion sont parmi les défis auxquels sont confrontés les artistes qui demeurent en Haïti. En réalité, pour ces artistes qui ne sont pas encore arrivés dans un pays, où ils pourront montrer leur talent et gagner de l’argent, ils ne savent pas à qui se tourner. SKant & Pitit Nago, deux jeunes artistes en herbe, font part dans leur dernier opus intitulé “Lavi Pòtoprens” de leur mécontentement face à la souffrance de la population.

Skant, de son vrai nom Smorkendy Belizaire, est originaire de Jérémie et a débuté dans la musique en 2018 en interprétant certaines musiques de ses modèles. En 2022, Skant démarre officiellement sa carrière avec un morceau intitulé “Game Sansi”. Belizaire s’engage à chanter des musiques engagées pour contribuer au développement de notre société.

Quant à Pitit Nago, originaire de Port-au-Prince, répond au nom de John Stanley Marseille. Son travail consiste à promouvoir la culture haïtienne. C’est pour cela qu’il se fait surnommé Pitit Nago, un nom repéré dans le vodou haïtien. En prônant un changement radical pour la société haïtienne, il nous incite à prendre conscience de notre culpabilité.

La capitale haïtienne est celle où les actes de banditisme sont les plus répandus en raison de l’insécurité qui règne dans différentes villes du pays. SKant et Pitit Nago sont conscients des problèmes et décident de faire passer un message révoltant pour sauver le pays, en commençant par la capitale haïtienne.

La situation du pays est le sujet de ce texte musical qui dépeint une réalité douloureuse. Ce texte musical met en lumière les différents ras-le-bol de la population, incluant les personnes qui perdent leur vie quotidiennement, une jeunesse désorientée et l’insouciance de l’État. “Souf nou bouke, nanm nou bouke. Twòp san koule, twòp moun tonbe. Malgre n devwe, nou tou echwe se tout Pòtoprens k ap rele anmwey” Pitit Nago entame le refrain.

“Jèn yo pran move chimen, Ayiti pa gen vi fatra, dlo sal anyen p ap fonksyone. Nou pa wè klè, nou ap goumen antre nou, n ap vann vye imaj, n ap plede pati kite peyi a ale pase mizè nan lòt peyi, nou pèdi tout sans patriyotism nou bliye si n pa gen peyi derechanj fok nou sispann, fok Ayiti chanje fok nou viv alez” a poursuit Pitit Nago.

SKant explique que notre société opère de la même manière qu’une horloge qui affiche un compte à rebours. “Olye n pipre nou pi lwen tout limyè nou te genyen yo etèn sou nou. Chak grenn ayisyen ki jwenn on bous kal etidye nan yon lòt peyi nou di sa benefik men diplòm li di li p ap vin ayiti ankò. Yon rad blan ki detenn depi ap blaze se menmjan gen politisyen nou te kwè nan yo ki fè move wout la kounya yo vin blaze nou pa fè yo konfyans ankò” a-t-il chanté.

Malgré les épreuves que nous traversons, SKant et Pitit Nago nous encourage à faire preuve de patriotisme. Il est temps de mettre un terme à la guerre entre les fils et filles du pays. Il met en garde toutes les personnes qui pensent qu’elles ont d’autres pays. Notre seul patrie, c’est Haïti. Nous devons l’aimer et chercher à protéger notre souveraineté pour que chaque haïtien puisse se sentir bien dans son pays.

De nombreux artistes ont déjà exprimé leur préoccupation concernant la situation du pays, mais “Lavi Pòtoprens” est un message de plus qui sensibilise aux autorités haitienne et à la population de prendre conscience de leurs responsabilités. Les artistes vous garantissent que ce ne sera pas la dernière musique pour sensibiliser la population. Ils annoncent qu’il y aura d’autres projets à venir très prochainement.