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Kenson Oreste est né à Lamardelle, commune de Ganthier. Il est un jeune journaliste rédacteur haïtien. Il est passionné de la lecture et de l'écriture.

Violations de la cybersécurité en Haïti : quand l’intimité devient une arme contre les femmes

Dans une société de plus en plus connectée, le respect de la vie privée et de l’intimité en ligne devient un droit fondamental. Pourtant, en Haïti, la publication non consentie de photos ou de vidéos intimes est en train de devenir une pratique alarmante. Cette atteinte grave à la vie privée, qui touche principalement les femmes – artistes, journalistes, influenceuses ou simples citoyennes – est non seulement une violence morale, mais également une violation flagrante des droits humains et du droit à la cybersécurité.

Une cyberviolence en pleine expansion

Ces dernières années, les cas de vidéos ou d’images intimes partagées sans autorisation se sont multipliés. Bien souvent, ces contenus sont diffusés dans l’intention de nuire, d’humilier ou de faire du chantage. Ce qu’on appelle communément la “revenge porn” ou “pornodivulgation” touche surtout les jeunes femmes, victimes de la trahison d’un partenaire ou de la manipulation de personnes malintentionnées.

En Haïti, le phénomène prend de l’ampleur, porté par l’absence de lois strictes sur la cybersécurité, par la faible régulation des contenus en ligne et par l’indifférence de certaines plateformes numériques qui laissent circuler ces vidéos à des fins de clics ou de buzz.

Le droit à la cybersécurité : une protection essentielle

Le droit à la cybersécurité est le droit de chaque individu à une protection contre les attaques numériques, y compris le respect de ses données personnelles et de sa vie privée. En publiant une vidéo intime sans le consentement de la personne concernée, les auteurs de ces actes commettent une infraction grave. Non seulement ils détruisent la dignité de leur victime, mais ils participent à une forme de violence basée sur le genre, souvent minimisée par la société.

Les victimes subissent des conséquences profondes : isolement social, dépression, perte d’opportunités professionnelles, voire suicide. Il est impératif que la justice haïtienne se dote d’outils juridiques modernes pour réprimer ces actes et protéger les droits numériques des citoyen.ne.s.

Responsabilité des plateformes et des médias

Certaines pages de “buzz“, médias numériques ou plateformes de divertissement ne jouent pas leur rôle de modération. Pire encore, certaines relaient ces contenus dans une logique sensationnaliste. Ces comportements sont à dénoncer avec force. Promouvoir un contenu intime sans autorisation n’est pas du journalisme ni du divertissement, c’est une complicité avec les agresseurs.

Ces plateformes doivent être interpellées et responsabilisées. La société civile, les défenseurs des droits humains, les journalistes et les influenceur.se.s doivent mener un plaidoyer clair : exiger le retrait immédiat de ce type de contenu, bloquer les comptes qui les propagent et sanctionner sévèrement les auteurs.

Il est urgent d’adopter une loi sur la cybersécurité en Haïti, qui protège les données personnelles et criminalise la publication non consentie de contenus intimes. Sensibiliser les jeunes, notamment dans les écoles, sur les dangers du partage de contenus sensibles. Briser le silence, soutenir les victimes et condamner publiquement les actes de diffusion non autorisée. Renforcer la pression sur les réseaux sociaux pour qu’ils appliquent leurs propres règles communautaires de manière équitable et efficace.

La cybersécurité n’est pas un luxe ni une option : c’est un droit. Protéger l’intimité en ligne, c’est défendre la dignité humaine. En tant que société, nous devons refuser de normaliser la violence numérique. Il est temps d’agir, pour que l’espace numérique devienne un lieu de respect, et non un champ de guerre contre les femmes.

Marvens Salomon : Un Regard Créatif Derrière l’Objectif

Originaire de Léogâne, Haïti, Marvens Salomon connu sous le nom professionnel Directedbyms  incarne une nouvelle vague de créateurs visuels caribéens. Né le 20 octobre 1993, il a grandi à Léogâne où il a passé la majorité de son temps, nourrissant une passion profonde pour l’image et le récit visuel.

Il fait ses premiers pas dans la photographie entre 2016 et 2017, mais son véritable amour a toujours été pour le cinéma visuel, particulièrement la réalisation de vidéos à style cinématographique. En 2020, il débute dans le clip musical en collaborant avec plusieurs artistes de sa ville natale, notamment Rozo-G et K-Tastwof, parmi tant d’autres.

Cherchant à repousser les limites de sa créativité, Marvens quitte Haïti le 31 décembre 2021 pour s’installer en République Dominicaine. Ce départ n’était pas un abandon, mais une volonté de continuer à évoluer dans un environnement plus propice à son art, face aux défis que connaît son pays d’origine.

Sous sa marque MS Films, il a travaillé avec de nombreux artistes haïtiens, tels que Vag Lavi, Vac For Real, Bjay Boy, Bourik Thelatalay, Samie Haïti, Ange Carla, et bien d’autres. Il collabore aussi avec plusieurs jeunes réalisateurs sur divers projets, tout en transmettant son savoir à travers la formation de jeunes talents dans les domaines de la photographie, du montage vidéo, et de la colorimétrie.

Son objectif avec MS Films est clair : apporter une nouvelle esthétique, un style différent, une qualité visuelle supérieure dans le monde du cinéma haïtien et caribéen. Ce qui le distingue, c’est la passion qu’il met dans chaque création. Pour Marvens, chaque projet est un morceau de lui-même – une œuvre qu’il signe avec cœur et détermination.

Son travail commence à attirer l’attention, non pas grâce à une stratégie de communication agressive, mais grâce à la qualité de ses réalisations et leur diffusion sur les réseaux sociaux. Parmi ses sources d’inspiration, il cite des figures reconnues comme Cigey Design, Boydirector, et Damitwich.

Aujourd’hui, Marvens Salomon ne se contente pas de filmer – il crée, il inspire, et surtout, il fait rayonner l’image haïtienne au-delà des frontières.

Zokolo Vibe : L’ascension d’un artiste drill promoteur

Le drill est un genre musical né dans les rues de Chicago au début des années 2010, reconnu pour son rythme lourd et ses paroles brutes, souvent inspirées par la vie de rue. Ce genre a rapidement pris de l’ampleur, influençant des artistes du monde entier, et a trouvé une place dans plusieurs pays, dont Haïti, où il s’implante progressivement malgré les obstacles sociaux et culturels.

En Haïti, la scène musicale a longtemps été dominée par des styles comme le compas, le rap kreyòl et le zouk. Cependant, le drill, avec son énergie brute et ses beats percutants, est en train de changer la donne. C’est dans ce contexte qu’Elien Wendy, connu sous son nom de scène Zokolo Vibe, un jeune artiste originaire d’Arcahaie, a trouvé sa place.

Une rencontre avec le drill : une passion née de la rue

Dès son plus jeune âge, Elien Wendy a grandi dans un environnement où la musique était omniprésente. Mais ce n’est que lorsqu’il a découvert le drill qu’il a ressenti un déclic. “J’ai toujours écouté de la musique, mais le drill m’a permis de vraiment exprimer ce que je vivais, ce que je ressentais dans ma propre réalité”, confie-t-il. “C’est un genre qui te permet d’être cru, d’être direct, de ne pas avoir peur de dire ce que tu penses.”

Son parcours artistique a été façonné par plusieurs influences, mais un nom ressort particulièrement : Wendyyy. « Chaque artiste a son propre chemin, mais pour moi, Wendyyy a été une grande source d’inspiration. Nous venons du même quartier en Guadeloupe, et voir son évolution m’a motivé », confie-t-il.

Quant à l’origine de son nom de scène, il avoue avec simplicité : « Zokolo Vibe ? C’est un nom que je me suis donné comme ça. Il n’a pas vraiment de signification particulière », dit-il en souriant.

Définir sa musique n’est pas une tâche facile, mais pour Zokolo Vibe, son style se distingue par une forte intensité émotionnelle. « Mon son transmet une énergie forte, chargée d’émotions. Il est à la fois méditatif et différent des autres », affirme-t-il. À travers ses morceaux, il cherche avant tout à faire passer un message fort à son public : « Je veux que les gens se rappellent d’où ils viennent et qu’ils grandissent avec leur propre identité », insiste-t-il.

Son processus de création varie en fonction de son inspiration. Pour lui, tout commence souvent par l’ambiance du beat : « Ça dépend de comment je me sens. Mais en général, je préfère avoir un beat en premier pour capter l’ambiance et construire mon texte autour », raconte-t-il.

Les défis du drill et son évolution en Haïti

Faire du drill en Haïti n’est pas un parcours sans embûches. Le genre est souvent mal perçu, ce qui crée des obstacles pour les artistes qui s’y lancent. « Le drill est souvent associé à la violence et aux gangs, ce qui pousse certains membres de ma famille à ne pas vouloir que je le fasse. Beaucoup de gens me jugent aussi à cause de ça », regrette-t-il.

Malgré ces difficultés, il observe un changement progressif dans l’acceptation de ce style musical : « Petit à petit, il y a une ouverture. Les jeunes et les fans commencent à voir le drill comme une vraie forme d’expression. Certains médias en ligne commencent aussi à lui donner plus de visibilité, même si ce n’est pas encore le cas sur les radios traditionnelles », observe-t-il.

En ce qui concerne des collaborations surprises, il garde le mystère mais laisse entendre que des projets sont en cours : « Pour l’instant, je n’ai pas encore fait de collaboration, mais il y a des choses en préparation », dit-il avec un sourire énigmatique.

Un lien fort avec ses fans

L’un des aspects les plus importants pour Zokolo Vibe est le lien qu’il entretient avec son public. Il sait que sans le soutien de ses fans, il ne serait pas là où il en est aujourd’hui. « Ils sont toujours là pour me donner de l’amour et partager ma musique », se réjouit-il.

Mais au-delà du simple divertissement, il voit en sa musique un moyen de sensibiliser et de faire réfléchir : « Ma musique permet aux gens qui ne vivent pas cette réalité de mieux comprendre les difficultés de la vie dans ma communauté », explique-t-il avec sérieux.

Quant à son message pour ceux qui le soutiennent depuis le début, il reste simple et puissant : « Croyez en moi, c’est tout », lance-t-il avec détermination.

Un avenir ambitieux et prometteur

Avec un EP en préparation, Zokolo Vibe se projette vers un avenir où il pourra continuer à faire grandir sa musique et toucher encore plus de monde. « J’ai un EP qui arrive bientôt, et mon objectif, c’est de rentrer en Haïti pour performer dans ma zone, à l’Arcahaie », confie-t-il avec enthousiasme.

Pour les jeunes qui aspirent à se lancer dans le rap et le drill, il donne un conseil précieux : « Ne cherchez pas à copier les autres. Développez votre propre voix, votre identité et votre style », conseille-t-il.

Zokolo Vibe est un artiste en pleine ascension, et avec son énergie unique, il compte bien laisser son empreinte dans le monde du drill. Son authenticité et sa passion ne manqueront pas de marquer les esprits et de rallier encore plus de fans à sa cause.

Léo Kendy Macena : Un Talent Émergent de la Comédie Haïtienne

Léo Kendy Macena est un jeune humoriste haïtien qui a su conquérir le cœur du public grâce à ses vidéos virales et son talent pour la comédie. Originaire de Miragoâne, il est né le 12 janvier 2003 dans le département de la Grand’Anse.

Son aventure dans l’univers de la comédie a débuté en 2022. Avant cela, il participait à des pièces de théâtre à l’église, où il faisait partie d’un groupe de jeunes. Il a découvert son talent en jouant devant les enfants et en animant des représentations chaque quatrième dimanche.

Sa percée sur TikTok a été marquée par une vidéo humoristique où il faisait une farce en déclarant : “Ou pa bezwen bay volim, se mwen ki poko pale.” Cette publication est rapidement devenue virale, attirant l’attention de nombreux internautes.

C’est en 2023, alors qu’il était à l’université, que Léo Kendy Macena a attiré l’attention de Père Marcel, une figure influente avec qui il a commencé à collaborer dès février 2024. Depuis, il poursuit son ascension dans le monde de l’humour.

Inspiré par des humoristes comme Anpami et Désirable, il rêve de créer un espace dans chaque département du pays où le public pourrait assister à des spectacles de théâtre tous les dimanches. Son parcours lui a déjà permis de voyager, une première réussite qu’il considère comme une étape importante dans sa carrière.

Malgré le succès, il doit faire face à certaines critiques, notamment celles liées aux sujets de ses vidéos sur les mawozo (bandits armés en Haïti). Cependant, sa famille l’a toujours soutenu, convaincue de son potentiel et de la solidité de son choix de carrière.

Avec sa passion et sa détermination, Léo Kendy Macena s’impose progressivement comme un nom incontournable de la scène humoristique haïtienne.

Annoo La Slameuse : Une Voix Féminine qui Résonne dans le Slam Haïtien

Dans l’univers du slam en Haïti, où les voix masculines dominent la scène, une jeune femme fait son chemin avec audace et fierté. Elle s’appelle Durogène Ann-yvens, mais le public la connaît sous le nom de Annoo La Slameuse. À travers ses textes, elle exprime avec force et sensibilité les réalités sociales qui l’entourent.

Un Parcours Inspirant

Née en juillet 2002, Ann-yvens est originaire du Cap-Haïtien, mais c’est à Port-au-Prince qu’elle a grandi et affiné son talent. Contrairement à d’autres artistes qui sont influencés par des modèles, elle affirme être sa propre source d’inspiration. Son entrée dans le monde du slam ne résulte pas d’un événement particulier, mais plutôt d’une découverte progressive de ses capacités artistiques.

Une Plume Engagée

Si elle devait choisir un thème sur lequel elle peut écrire rapidement, ce serait le social. En effet, Annoo La Slameuse utilise le slam pour dénoncer, sensibiliser et transmettre des messages forts. Sa voix s’est fait entendre sur les réseaux sociaux, notamment grâce à sa vidéo “Hey bèl tifi“, qui a attiré l’attention et lui a valu une reconnaissance plus large.

Une Femme de Talent et de Conviction

Dans un domaine où les femmes sont peu nombreuses, elle assume pleinement son statut de slameuse avec une énorme fierté. Mais son talent ne se limite pas au slam. Annoo est aussi actrice, scénariste et écrivaine. Elle a choisi d’étudier l’assistance administrative, tout en poursuivant ses passions artistiques.

Des Rêves et une Vision d’Avenir

Lorsqu’on lui demande combien de slams elle a écrits, elle préfère ne pas donner de chiffre précis, mais elle affirme avoir un bon nombre de textes à son actif. Son plus grand rêve est de devenir un modèle inspirant, une référence dont les œuvres parleront d’elles-mêmes. Dans dix ans, elle se voit comme une personnalité influente dont le parcours et les créations témoigneront de son identité et de sa détermination.

Avec une telle passion et une vision aussi claire, Annoo La Slameuse est bien partie pour laisser son empreinte dans le monde du slam haïtien.

Les Femmes Haïtiennes : Histoire, Mouvements, Résistance et Réalités Actuelles

Le 8 mars marque la Journée mondiale des droits des femmes, une occasion de mettre en lumière la contribution et les luttes des femmes à travers le monde. En Haïti, les femmes ont toujours joué un rôle central dans la construction de la nation, bien qu’elles aient dû faire face à de nombreux défis. De la révolution haïtienne aux combats actuels pour l’égalité, elles incarnent la résilience et la détermination.

Un Héritage de Lutte et de Résistance

L’histoire des femmes haïtiennes est marquée par la résistance et l’engagement. Dès la période coloniale, elles ont pris part activement aux luttes pour la liberté. Figures emblématiques comme Sanite Bélair et Cécile Fatima ont joué un rôle clé dans la révolution haïtienne qui mena à l’indépendance en 1804.

Cependant, après cette victoire, les femmes haïtiennes furent largement écartées des sphères de pouvoir. Pendant longtemps, elles ont été cantonnées aux rôles traditionnels, malgré leur participation active dans l’économie informelle et les mouvements sociaux.

Les Mouvements Féministes en Haïti

Au fil des décennies, plusieurs mouvements féministes ont émergé pour revendiquer les droits des femmes. Dès les années 1930, des militantes comme Yvonne Hakim-Rimpel ont dénoncé les injustices et la marginalisation des femmes dans la société haïtienne.

Les années 1980 et 1990 ont été marquées par une mobilisation accrue, notamment avec la création de plusieurs organisations féminines comme SOFA (Solidarite Fanm Ayisyèn) et Kay Fanm, qui luttent pour les droits des femmes, l’éducation, et contre les violences basées sur le genre.

Les Défis et Réalités Actuelles

Aujourd’hui, les femmes haïtiennes continuent de faire face à de nombreux défis :

Violences basées sur le genre : Les violences domestiques et sexuelles restent un fléau majeur. Malgré l’adoption de lois pour protéger les femmes, l’impunité demeure un obstacle important.

Accès limité à l’éducation et à l’emploi : Beaucoup de jeunes filles n’ont pas accès à une éducation de qualité, ce qui limite leurs opportunités économiques.

Participation politique réduite : Malgré des progrès, les femmes restent sous-représentées dans les sphères de décision.

Crises sociopolitiques et économiques : L’instabilité du pays affecte particulièrement les femmes, qui doivent souvent assumer seules la charge des foyers.

L’Espoir et les Perspectives d’Avenir

Malgré ces défis, les femmes haïtiennes continuent de se battre pour une société plus juste et égalitaire. De jeunes activistes et organisations féminines travaillent sans relâche pour défendre leurs droits. De plus en plus de femmes s’imposent dans des domaines autrefois dominés par les hommes, que ce soit en politique, en entrepreneuriat ou dans les médias.

À l’occasion de cette Journée mondiale des droits des femmes, il est essentiel de reconnaître la contribution des femmes haïtiennes et de soutenir leurs combats. Leur histoire est celle d’une résistance inébranlable et d’un avenir à bâtir ensemble.

 

Shenaïca Carmélus sacrée lors du Prix Claudy & Wilkens : une ode à la littérature haïtienne

Le dimanche 2 mars 2025, l’église Notre-Dame de l’Assomption de Lamardelle a vibré au rythme des mots et des émotions lors de la finale du Prix Claudy & Wilkens, concours de poésie organisé par l’Initiative des Penseurs Progressistes pour l’Évolution de l’Art et de la Culture (IPPEVAC). Placée sous le thème de la littérature haïtienne, cette édition a offert aux participants une scène pour explorer, célébrer et réinventer la richesse de notre patrimoine littéraire.

Parmi les nombreux poètes en lice, Shenaïca Carmélus s’est imposée avec brio, remportant le premier prix grâce à la profondeur de ses vers et la pertinence de son interprétation du thème. Freud Samuel Robert a décroché la deuxième place, suivi de Jean Villalona Efemberg, qui s’est classé troisième. Leurs prestations, marquées par une puissance évocatrice et une sensibilité artistique remarquable, ont conquis le jury et l’audience, témoignant de la vitalité et de l’évolution constante de la poésie haïtienne.

L’événement ne s’est pas limité aux performances poétiques. Des artistes et groupes locaux ont offert des prestations musicales et artistiques, enrichissant la soirée d’une ambiance festive et immersive. Ce dialogue entre poésie et musique a renforcé l’émotion et l’engagement du public, faisant de cette finale un véritable hommage à la culture haïtienne.

En organisant ce concours, l’IPPEVAC réaffirme son engagement en faveur de la promotion des arts et de la culture en Haïti. En offrant une plateforme aux jeunes talents, l’association favorise l’expression artistique et encourage la jeunesse à s’approprier son héritage culturel. Cette initiative met en lumière le rôle essentiel de la littérature et des arts dans le renforcement du tissu social et le développement communautaire.

Au-delà de la compétition, cette soirée a été une célébration vibrante de la créativité haïtienne, prouvant une fois de plus que la culture demeure un pilier fondamental de notre identité et de notre résilience collective.

Les Artistes Haïtiens : Entre Résilience et Abandon

L’art haïtien a toujours été un puissant reflet de l’âme du pays. Peintres, musiciens, écrivains et acteurs ont, au fil des générations, porté haut les couleurs de la culture haïtienne, malgré les crises et l’instabilité. Pourtant, aujourd’hui, les artistes haïtiens se retrouvent dans une situation critique. Entre insécurité grandissante, absence de soutien institutionnel et manque d’infrastructures adaptées, ils sont nombreux à lutter pour leur survie dans un pays qui, paradoxalement, puise une partie de son identité dans leur créativité.

L’insécurité qui gangrène le pays n’épargne pas les artistes. Nombreux sont ceux qui vivent sous la menace des gangs, contraints de s’exiler ou d’abandonner leur passion pour assurer leur propre sécurité. Les salles de spectacle ferment, les galeries d’art se vident, et les événements culturels deviennent rares, faute de conditions adéquates pour garantir la protection du public et des créateurs.

Cette situation plonge les artistes dans un profond désarroi. Beaucoup se retrouvent privés de moyens de subsistance, incapables de se produire ou de vendre leurs œuvres. Le marché de l’art, déjà fragile, s’effondre encore plus face à l’incertitude économique et à la peur qui règne dans les rues.

Malgré leur rôle essentiel dans la préservation et la diffusion du patrimoine culturel haïtien, les artistes ne bénéficient d’aucune véritable politique de soutien. L’État haïtien reste largement absent en matière de subventions, de protection sociale et de promotion de la culture. Les rares initiatives existantes sont souvent mal gérées ou inefficaces face aux défis colossaux du secteur.

Les infrastructures culturelles, elles aussi, sont en piteux état. Les musées, théâtres et centres artistiques souffrent d’un manque d’entretien et de financement, rendant l’accès à l’art encore plus difficile pour la population. Dans un pays où l’art a longtemps été un espace de résistance et d’expression face à l’oppression, cette négligence institutionnelle équivaut à un abandon pur et simple.

Face à cette réalité, de nombreux artistes choisissent l’exil, cherchant à poursuivre leur carrière dans des pays où leur talent est mieux reconnu et valorisé. Mais ceux qui restent font preuve d’une résilience admirable. À travers les rues de Port-au-Prince et d’autres villes, on trouve encore des peintres qui exposent leurs toiles sur les trottoirs, des musiciens qui animent les quartiers malgré les difficultés, et des écrivains qui continuent à raconter l’histoire d’Haïti, coûte que coûte.

Cette force de caractère mérite d’être accompagnée par des actions concrètes. Il est urgent que l’État, ainsi que les acteurs privés et internationaux, s’engagent en faveur des artistes haïtiens. Un pays sans culture est un pays sans âme. Haïti ne peut se permettre de perdre ses créateurs, ces derniers étant non seulement des ambassadeurs de son identité, mais aussi des témoins et des acteurs de son histoire.

Soutenir l’art, c’est investir dans l’avenir du pays. Il est temps que les autorités prennent conscience de cette vérité et accordent aux artistes haïtiens la place qu’ils méritent dans la reconstruction de la nation.

 

 

 

DV-Jay : Un Jeune Acteur qui Trace son Chemin dans le Cinéma Haïtien

Lancer une carrière dans le cinéma n’est jamais facile, mais pour Gerald Junior Dorvil, c’était une passion qu’il nourrissait depuis son enfance. Originaire de Carrefour, Haïti, Gerald est né le 19 septembre et a grandi avec un amour profond pour l’art dramatique. Il a fait ses premiers pas dans le cinéma en août 2022, et depuis, il n’a cessé d’évoluer dans l’industrie.

Un Parcours qui a Commencé à l’École

Dès sa première année fondamentale, Gerald a ressenti une attirance pour le théâtre. C’est son grand frère qui l’a emmené à une activité scolaire où ils ont joué une pièce ensemble. Depuis ce jour, il n’a jamais arrêté de s’impliquer dans des activités artistiques, allant de l’église aux grands écrans.

Films et Séries qui l’ont Révélé au Public

Voici quelques films et séries dans lesquels Gerald a joué et qui lui ont permis de se faire connaître : Le Gardien, Sadique, Dodama, Aswè a.

En plus de ces projets, il a également participé à plusieurs autres films et séries, notamment L’Expérience, Pacte, Samstama, Fanmi Kanibal, Mon Beau Père, et surtout son propre projet personnel : “Jaloux“.

Les Rôles qu’il Préfère Jouer

Gerald se sent plus à l’aise dans les rôles de personnages toxiques en relation, jaloux ou manipulateurs. Il trouve une certaine facilité à donner vie à ces types de personnages à l’écran.

Les Inspirations qui l’ont Guidé

Il a été inspiré par de nombreux films haïtiens qu’il regardait dans son enfance, mais c’est Maestro Kerwil qui lui a officiellement ouvert les portes du cinéma. Parmi les acteurs qu’il admire le plus, Reginale Lubin occupe une place spéciale en tant que modèle.

Une Fierté dans son Parcours

Parmi toutes ses réalisations, son plus grand accomplissement est la production de “Jaloux“, un projet qu’il a lui-même dirigé et qui est disponible sur sa chaîne YouTube.

Une Vie en Dehors du Cinéma

Lorsqu’il n’est pas sur un plateau de tournage, Gerald consacre son temps à d’autres passions. Il est également musicien et entrepreneur, deux domaines dans lesquels il aspire à briller autant que dans le cinéma.

Un Rêve qui l’Anime

Son plus grand rêve est de devenir une véritable vedette du cinéma et percer aussi dans la musique. Il souhaite représenter Haïti sur la scène internationale, que ce soit à travers ses films ou ses chansons.

Une Nouvelle Transition en Vue

Dans peu de temps, Gerald amorcera un tournant important dans sa carrière avec la sortie de deux nouveaux morceaux musicaux. Une nouvelle facette de son talent que le public découvrira bientôt !

Avec sa détermination, son talent et son travail acharné, il ne fait aucun doute que Gerald Junior Dorvil est sur la voie du succès. Avec son énergie, son talent et sa volonté inébranlable, Gerald Junior Dorvil est un nom à retenir dans l’univers du cinéma haïtien.

Octavius Jean Richnaider : Une Vision Claire Derrière l’Objectif

À chaque éclair de flash, à chaque clic du déclencheur, Octavius Jean Richnaider écrit une histoire sans mots. Ce jeune photographe, né le 12 avril 1994 à Delmas 6 et ayant grandi à Croix-Des-Bouquets, a développé un amour sans borne pour la photographie. Depuis 2018, il s’est plongé corps et âme dans ce métier, sans jamais regarder en arrière.

Une Passion Qui Apparaît Spontanément

Il n’avait jamais imaginé devenir photographe professionnel. C’est un de ses amis, Steevimage, qui l’a introduit dans ce monde. Mais depuis qu’il a mis la main sur un appareil photo, il ne l’a plus jamais lâché. Avec une grande passion et une discipline rigoureuse, il a appris chaque technique, chaque principe, chaque détail qui permet aux photos de raconter une histoire. Ce n’est pas l’école qui l’a formé, mais l’amour et la détermination qui l’ont mené jusqu’ici.

Un Réseau Public Qui Prend Forme

Si vous demandiez à Octavius combien de visages il a capturés à travers son objectif, il ne pourrait pas vous répondre avec précision. Il a déjà travaillé avec de nombreuses personnalités publiques, mais les photos qu’il a réalisées pour Baky sont parmi celles qui l’ont le plus propulsé en termes de visibilité. Depuis ce moment, de nombreux artistes et journalistes ont commencé à apprécier l’esthétique qu’il apporte à son travail.

La Photographie Comme Moyen de Réalisation

Depuis 2019, la photographie est son seul métier. Grâce à elle, il peut réaliser tous ses rêves et subvenir à ses besoins. Il voit ce métier comme bien plus qu’un simple travail — c’est un moyen de concrétiser tout ce qu’il veut dans sa vie. Discipline, passion et amour sont les trois ingrédients qui lui permettent d’avancer chaque jour sur le chemin du succès.

Un Modèle et Un Objectif Clair

Bien qu’il ne se souvienne pas du nom de toutes les personnes qui l’ont inspiré, il continue de rechercher les grands noms du domaine, en particulier un photographe africain qui l’a beaucoup marqué. Son objectif final est de participer à tous les grands événements, qu’il s’agisse de football, de cinéma ou de toute autre grande célébration où ses photos pourraient témoigner d’une époque.

Il est clair qu’Octavius Jean Richnaider n’est pas seulement un photographe, mais un artiste qui met en lumière la beauté de la vie à travers son objectif. C’est un nom à suivre, car chaque photo qu’il prend est un pas de plus vers la réalisation de ses rêves.