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Les Femmes Haïtiennes : Histoire, Mouvements, Résistance et Réalités Actuelles

Le 8 mars marque la Journée mondiale des droits des femmes, une occasion de mettre en lumière la contribution et les luttes des femmes à travers le monde. En Haïti, les femmes ont toujours joué un rôle central dans la construction de la nation, bien qu’elles aient dû faire face à de nombreux défis. De la révolution haïtienne aux combats actuels pour l’égalité, elles incarnent la résilience et la détermination.

Un Héritage de Lutte et de Résistance

L’histoire des femmes haïtiennes est marquée par la résistance et l’engagement. Dès la période coloniale, elles ont pris part activement aux luttes pour la liberté. Figures emblématiques comme Sanite Bélair et Cécile Fatima ont joué un rôle clé dans la révolution haïtienne qui mena à l’indépendance en 1804.

Cependant, après cette victoire, les femmes haïtiennes furent largement écartées des sphères de pouvoir. Pendant longtemps, elles ont été cantonnées aux rôles traditionnels, malgré leur participation active dans l’économie informelle et les mouvements sociaux.

Les Mouvements Féministes en Haïti

Au fil des décennies, plusieurs mouvements féministes ont émergé pour revendiquer les droits des femmes. Dès les années 1930, des militantes comme Yvonne Hakim-Rimpel ont dénoncé les injustices et la marginalisation des femmes dans la société haïtienne.

Les années 1980 et 1990 ont été marquées par une mobilisation accrue, notamment avec la création de plusieurs organisations féminines comme SOFA (Solidarite Fanm Ayisyèn) et Kay Fanm, qui luttent pour les droits des femmes, l’éducation, et contre les violences basées sur le genre.

Les Défis et Réalités Actuelles

Aujourd’hui, les femmes haïtiennes continuent de faire face à de nombreux défis :

Violences basées sur le genre : Les violences domestiques et sexuelles restent un fléau majeur. Malgré l’adoption de lois pour protéger les femmes, l’impunité demeure un obstacle important.

Accès limité à l’éducation et à l’emploi : Beaucoup de jeunes filles n’ont pas accès à une éducation de qualité, ce qui limite leurs opportunités économiques.

Participation politique réduite : Malgré des progrès, les femmes restent sous-représentées dans les sphères de décision.

Crises sociopolitiques et économiques : L’instabilité du pays affecte particulièrement les femmes, qui doivent souvent assumer seules la charge des foyers.

L’Espoir et les Perspectives d’Avenir

Malgré ces défis, les femmes haïtiennes continuent de se battre pour une société plus juste et égalitaire. De jeunes activistes et organisations féminines travaillent sans relâche pour défendre leurs droits. De plus en plus de femmes s’imposent dans des domaines autrefois dominés par les hommes, que ce soit en politique, en entrepreneuriat ou dans les médias.

À l’occasion de cette Journée mondiale des droits des femmes, il est essentiel de reconnaître la contribution des femmes haïtiennes et de soutenir leurs combats. Leur histoire est celle d’une résistance inébranlable et d’un avenir à bâtir ensemble.

 

B-Art Etènèl Powèt : Un retour musical après une longue pause

Widly Barthélemy, connu sous le nom de scène B-Art Etènèl Powèt, n’est pas un nouveau venu dans le rap haïtien. Né le 6 janvier 1991 à Anse-à-Veau et ayant grandi à Martissant, il s’est lancé dans la musique en 2011, poussé par son amour pour la poésie plus que par l’influence d’un artiste en particulier. Avec plusieurs morceaux à son actif, que ce soit en solo ou en featuring, il a su affiner son style et construire son identité artistique.

Un long silence avant un retour attendu

Ces dernières années, Widly s’est fait discret sur la scène musicale. Son dernier titre marque donc un tournant, même s’il ne souhaite pas encore annoncer officiellement un album ou un EP : “Ce morceau annonce plusieurs choses, mais je préfère ne pas faire de promesses. Les opportunités viendront en temps voulu.”

Un éloignement qui a ralenti la production

En octobre 2023, Widly quitte Haïti pour le Mexique avant de rejoindre les États-Unis. Ce changement de vie a inévitablement eu un impact sur sa musique. “J’ai dû mettre la musique en pause pour me concentrer sur mon installation et prendre le temps de structurer mon projet. J’ai choisi d’être patient pour mieux me construire.”

« Fèy Blanch » Un titre qui envoie un message

Le choix du titre de son dernier morceau reflète une réflexion sur l’attente et la critique. “C’est un message pour ceux qui manquent de patience. Avec le temps, ils comprendront et corrigeront leurs jugements.”

Ce retour marque une nouvelle étape pour Widly Barthélemy, connu sous le nom de scène B-Art Etènèl Powèt, qui semble prêt à relancer sa carrière avec des projets plus structurés et une vision plus claire de son avenir musical.

 

 

Shenaïca Carmélus sacrée lors du Prix Claudy & Wilkens : une ode à la littérature haïtienne

Le dimanche 2 mars 2025, l’église Notre-Dame de l’Assomption de Lamardelle a vibré au rythme des mots et des émotions lors de la finale du Prix Claudy & Wilkens, concours de poésie organisé par l’Initiative des Penseurs Progressistes pour l’Évolution de l’Art et de la Culture (IPPEVAC). Placée sous le thème de la littérature haïtienne, cette édition a offert aux participants une scène pour explorer, célébrer et réinventer la richesse de notre patrimoine littéraire.

Parmi les nombreux poètes en lice, Shenaïca Carmélus s’est imposée avec brio, remportant le premier prix grâce à la profondeur de ses vers et la pertinence de son interprétation du thème. Freud Samuel Robert a décroché la deuxième place, suivi de Jean Villalona Efemberg, qui s’est classé troisième. Leurs prestations, marquées par une puissance évocatrice et une sensibilité artistique remarquable, ont conquis le jury et l’audience, témoignant de la vitalité et de l’évolution constante de la poésie haïtienne.

L’événement ne s’est pas limité aux performances poétiques. Des artistes et groupes locaux ont offert des prestations musicales et artistiques, enrichissant la soirée d’une ambiance festive et immersive. Ce dialogue entre poésie et musique a renforcé l’émotion et l’engagement du public, faisant de cette finale un véritable hommage à la culture haïtienne.

En organisant ce concours, l’IPPEVAC réaffirme son engagement en faveur de la promotion des arts et de la culture en Haïti. En offrant une plateforme aux jeunes talents, l’association favorise l’expression artistique et encourage la jeunesse à s’approprier son héritage culturel. Cette initiative met en lumière le rôle essentiel de la littérature et des arts dans le renforcement du tissu social et le développement communautaire.

Au-delà de la compétition, cette soirée a été une célébration vibrante de la créativité haïtienne, prouvant une fois de plus que la culture demeure un pilier fondamental de notre identité et de notre résilience collective.

Les Artistes Haïtiens : Entre Résilience et Abandon

L’art haïtien a toujours été un puissant reflet de l’âme du pays. Peintres, musiciens, écrivains et acteurs ont, au fil des générations, porté haut les couleurs de la culture haïtienne, malgré les crises et l’instabilité. Pourtant, aujourd’hui, les artistes haïtiens se retrouvent dans une situation critique. Entre insécurité grandissante, absence de soutien institutionnel et manque d’infrastructures adaptées, ils sont nombreux à lutter pour leur survie dans un pays qui, paradoxalement, puise une partie de son identité dans leur créativité.

L’insécurité qui gangrène le pays n’épargne pas les artistes. Nombreux sont ceux qui vivent sous la menace des gangs, contraints de s’exiler ou d’abandonner leur passion pour assurer leur propre sécurité. Les salles de spectacle ferment, les galeries d’art se vident, et les événements culturels deviennent rares, faute de conditions adéquates pour garantir la protection du public et des créateurs.

Cette situation plonge les artistes dans un profond désarroi. Beaucoup se retrouvent privés de moyens de subsistance, incapables de se produire ou de vendre leurs œuvres. Le marché de l’art, déjà fragile, s’effondre encore plus face à l’incertitude économique et à la peur qui règne dans les rues.

Malgré leur rôle essentiel dans la préservation et la diffusion du patrimoine culturel haïtien, les artistes ne bénéficient d’aucune véritable politique de soutien. L’État haïtien reste largement absent en matière de subventions, de protection sociale et de promotion de la culture. Les rares initiatives existantes sont souvent mal gérées ou inefficaces face aux défis colossaux du secteur.

Les infrastructures culturelles, elles aussi, sont en piteux état. Les musées, théâtres et centres artistiques souffrent d’un manque d’entretien et de financement, rendant l’accès à l’art encore plus difficile pour la population. Dans un pays où l’art a longtemps été un espace de résistance et d’expression face à l’oppression, cette négligence institutionnelle équivaut à un abandon pur et simple.

Face à cette réalité, de nombreux artistes choisissent l’exil, cherchant à poursuivre leur carrière dans des pays où leur talent est mieux reconnu et valorisé. Mais ceux qui restent font preuve d’une résilience admirable. À travers les rues de Port-au-Prince et d’autres villes, on trouve encore des peintres qui exposent leurs toiles sur les trottoirs, des musiciens qui animent les quartiers malgré les difficultés, et des écrivains qui continuent à raconter l’histoire d’Haïti, coûte que coûte.

Cette force de caractère mérite d’être accompagnée par des actions concrètes. Il est urgent que l’État, ainsi que les acteurs privés et internationaux, s’engagent en faveur des artistes haïtiens. Un pays sans culture est un pays sans âme. Haïti ne peut se permettre de perdre ses créateurs, ces derniers étant non seulement des ambassadeurs de son identité, mais aussi des témoins et des acteurs de son histoire.

Soutenir l’art, c’est investir dans l’avenir du pays. Il est temps que les autorités prennent conscience de cette vérité et accordent aux artistes haïtiens la place qu’ils méritent dans la reconstruction de la nation.

 

 

 

Ki Moun Ou Ye – La Clameur de l’Âme Selon Teddy Hashtag et L-Won

Dans un paysage musical haïtien en pleine effervescence, Teddy Hashtag et L-Won s’imposent avec un titre brûlant : “Ki Moun Ou Ye?” Une chanson qui ne se contente pas de séduire par son rythme, mais qui interpelle, qui fouille dans les profondeurs des âmes blessées. C’est une ode à l’incertitude amoureuse, un cri du cœur face à l’illusion et à la désillusion.

Une Quête Identitaire, un Chant de Désarroi

Dès les premières notes, le refrain se répète comme une litanie obsédante :

Ki moun ou ye?
Ki moun ou ye?
I wanna know… Dim kiyès ou ye?

Ces mots résonnent comme une supplique, une interrogation lancinante qui traduit le trouble de l’artiste face à une personne dont l’identité et les intentions restent floues. Teddy Hashtag et L-Won ne chantent pas simplement une histoire d’amour compliquée, ils incarnent cette confusion, ce sentiment de trahison où le cœur refuse de voir ce que l’esprit suspecte déjà.

Une Interprétation Chargée d’Émotion

Le texte est marqué par une narration poignante, oscillant entre incompréhension et lucidité douloureuse :

Kèk jou m pa konprann jès ou
Yo dim ou son w ti pès tou
E yo di m jwe ak kè imen se mès ou

Le doute s’installe. Le protagoniste, perdu entre amour et méfiance, tente de donner du sens aux signaux contradictoires qu’il perçoit. L’accusation implicite est lourde : la personne qu’il aime serait un manipulateur émotionnel, un joueur insensible aux cœurs qu’il brise.

Mais le plus marquant reste cette métaphore aquatique, qui illustre la perte de repères :

M kòmanse santi de pye m nan dlo

L’image est forte. Comme quelqu’un qui s’enfonce lentement, impuissant, pris dans un tourbillon affectif. Le songe devient cauchemar.

Un Flow Maîtrisé, Une Poésie Moderne

Musicalement, Teddy Hashtag et L-Won jonglent habilement avec les sonorités et les silences. Le jeu de questions-réponses entre leurs voix donne une dimension encore plus dramatique à la chanson. Ils ne cherchent pas à imposer un jugement, mais à exprimer une douleur universelle, celle d’un amour qu’on croyait sincère et qui se révèle toxique.

M ba l sa poum te ba l
Afeksyon m ak lanmou m
Tout se pal
Men tout moun ap di m
Li son w vagabòn sal”

Ici, le texte atteint une intensité bouleversante. L’amour donné sans retenue se heurte à la désillusion. Le héros se demande s’il a été aveugle, si les avertissements des autres n’étaient pas fondés. La réalité devient insoutenable.

Entre Mélancolie et Frustration

Bondye fè lè m damou m
Tankon w demon”

L’une des lignes les plus frappantes de la chanson. L’amour, censé être une bénédiction, devient une malédiction. La souffrance transforme le romantisme en poison. La lutte interne est palpable : doit-on croire aux belles paroles, ou écouter les signes du destin ?

Et puis vient la demande finale, presque désespérée :

Kiyes ou ye?
M wè pawol diferan de jan w bouje
Pa di m ou sou jwe…”

L’ultime confrontation. Il ne s’agit plus seulement de comprendre, mais d’exiger une vérité.

Une Œuvre Majeure de la Nouvelle Scène Haïtienne

“KI MOUN OU YE” n’est pas une simple chanson d’amour. C’est une confession brutale, une introspection douloureuse, où Teddy Hashtag et L-Won dévoilent les failles d’un amour destructeur. Leur poésie crue, portée par une mélodie envoûtante, fait de ce morceau un incontournable de la scène haïtienne contemporaine.

Si les fans sont autant captivés, c’est parce que chacun peut s’y retrouver. Qui n’a jamais aimé quelqu’un dont le visage se révélait peu à peu être un masque ? Qui n’a jamais douté de la sincérité d’un amour ?

Avec ce hit, Teddy Hashtag et L-Won ne se contentent pas de faire danser. Ils font ressentir. Ils marquent les esprits.

Et au final, une seule question reste suspendue dans l’air, martelée dans nos cœurs :

KI MOUN OU YE?

Franck Étienne fait son dernier voyage

Port-au-Prince, jeudi 20 février 2025, Haïti a perdu l’un de ses plus grands esprits créatifs, écrivain, poète, musicien et artiste Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent, décédé à l’âge de 88 ans. Cette personnalité exceptionnelle, qui a marqué la littérature et l’art haïtiens pendant plusieurs décennies, nous a quitté, mais ses paroles perdurent.

Surnommé « L’Homme de Sept Noms », Franck Étienne était un écrivain hors pair. Ses livres, sa poésie et ses pièces de théâtre portaient la réalité et les rêves du peuple haïtien. Sous sa plume, nous avons trouvé la force, la révolution et l’amour de notre culture. Ses œuvres, comme Ultravocal, Dezafi, Les Désastreuses Aventures de Tante Nini et bien d’autres, l’ont placé parmi les plus grands écrivains de la Caraïbe et du monde.

Un esprit qui ne disparaîtra jamais

De plus, Franck Étienne était un peintre, un philosophe et un leader d’opinion qui repoussait constamment les limites. Ce n’est pas un petit héritage qu’il laisse aux générations futures. Sa mort est une grande perte pour la littérature, l’art et toute la culture haïtienne, mais l’espoir reste vivant, car son œuvre continuera d’inspirer tous ceux qui aiment les mots, la lumière et la révolution.

Haïti pleure aujourd’hui, mais Haïti chante aussi, car Franck Étienne ne mourra jamais.

Nou Pèdi premye kanaval solo Mr. Blue Haiti: se yon omaj ak tout tradisyon nou pèdi yo

Kanaval se yon tradisyon ke anpil Ayisyen pa janm negosye. Nan moman sa a, moun nan diferan domèn fè anpil kòb, sitou bò kote atis nou yo. Epòk sa pote anpil bèl opòtinite, e se nan moman sa anpil atis pwouve kapasite yo plis, sa ki pèmèt gran piblik la fè konesans ak yo atravè mereng kanavalès yo sou pakou a. Si yon atis soti yon bèl kanaval epi li fè yon gwo hit nan yon ane, li ka tou di ke rès ane a ap bèl nan men l paske nan epòk sa, nou souvan dekouvri anpil atis nan HMI la.

Sa fè plizyè ane depi pèp Ayisyen an pa t ka danse kanaval akoz pwoblèm ensekirite ki te grav anpil. Pèp la te gen yon nostalji, yo te anvi danse. Ebyen, Ministè Kilti a te anonse ke pou ane 2025 lan, kanaval la ap fèt nan vil Fòlibète.

Aprè anons sa a, plizyè atis ak gwoup mizikal te pran chemen estidyo pou yo kapab mete deyò mereng kanavalès yo. Pami yo, nou jwenn Mr. Blue Haiti, yon jèn atis k ap milite depi kèk ane nan HMI la, ki mete deyò premye mereng kanavalès li.

Nou Pèdi” se tit Mr. Blue chwazi avèk anpil atansyon. Selon Mr. Blue Haiti, kanaval sa a se yon referans a sa peyi a te pèdi pandan tan lontan. Kanaval “Nou Pèdi”, premye kanaval solo Mr. Blue Haiti, li se yon omaj a tout tradisyon nou pèdi yo.

Kanaval ayisyen an se pa sèlman yon selebrasyon mizikal, men se yon moman pou sonje, selebre eritaj epi reflechi sou sa nou ye kòm nasyon. Se nan kad sa, atis la, Mr. Blue Haiti, vrè non li se Moise Marcel Junior, soti premye kanaval solo li: “Nou Pèdi”. Tit sa a li pa t chwazi l o aza; li pote yon chay emosyonèl ki rann omaj a tout sa peyi a te pèdi pandan tan lontan, soti nan tradisyon kiltirèl, eritaj, e menm lespri kolektif ki te fè nasyon an inik. Mr. Blue Haiti pa sèlman ap selebre kanaval la, men li sezi yon opòtinite pou pote yon mesaj fò sou enpòtans sa yo ki te fè peyi a inik ak sa ki ka toujou genyen valè. Tit “Nou Pèdi” pa sèlman pale de yon mank, li se yon apèl pou rekonstwi sa peyi a te genyen, e li se yon plededwaye pou restorasyon nan tout sa nou te pèdi pandan tan difisil yo.

“Nou Pèdi” se yon tit ki sòti nan kè Mr. Blue Haiti, yon atis ki santi anpil kè sote sou sa peyi a te ye nan tan lontan, e ki pa ka fèmen je sou jan n ap inyore yon seri tradisyon ki te fè fyète nou kòm pèp. Kanaval sa a se pa sèlman yon selebrasyon mizikal, men se yon apèl fò pou refleksyon sou jan anpil bagay nan kilti nou ap disparèt. Mr. Blue Haiti eksplike, “Pou janm wè peyi a pèdi tout sa li te posede kòm tradisyon ak eritaj. Mwen te di, si m ap fè yon kanaval, se tit sa sèlman m te ka bay. E menm si m te bay yon lòt tit, li toujou t ap sanble avèk tit ‘Nou Pèdi’ a.” Li se yon fason pou fè sonje tout sa ki te fè peyi a inik e ki sòti nan tradisyon nou yo. Li se yon refleksyon sou sa nou te genyen, sa nou pèdi, ak sa nou dwe kontinye prezève.

Se premye fwa Mr. Blue Haiti pwopoze yon kanaval solo, e sa gen anpil siyifikasyon pou li. Li soti nan yon anviwònman kote li te toujou renmen tande kanaval, men li te deside ke ane sa a ta dwe moman pou li pwouve tèt li kòm yon atis endepandan. Nan pwen sa a, li te deside mete sou pye yon kanaval pou tout moun wè ke li kapab pote yon nouvo valè nan tradisyon kanaval la.

Malgre sitiyasyon peyi a ak mank de sipò finansye, Mr. Blue Haiti te fè kanaval la poukont li. “Non, mwen pa jwenn sipò antrepriz; tout bagay fèt a fòs mwen,” li fè konnen. Sa se yon temwanyaj de detèminasyon, paske li te vle fè yon kanaval ki pou make istwa, yon kanaval ki pote yon mesaj fò. Se yon kanaval ki sòti dirèkteman nan kè li, nan pasyon li ak nan sa li kwè kòm yon misyon pou prezève sa peyi a te ye anvan tout bagay te kòmanse vin lèd konsa nan peyi a.

Mr. Blue Haiti te toujou renmen tande kanaval ki te deja fèt yo, men li pa t pran sa k te deja fèt kòm yon modèl. “Non, mwen pa t enspire pa okenn atis oswa gwoup. Mwen pa t tande okenn kanaval jiskaske mwen ka fè yon bagay ki inik, yon kanaval ki soti nan kè mwen e ki pote pwòp mesaj mwen.” Sa ki te enpòtan pou li se pa sèlman pote bèl mesaj nan mizik la, men tou sa li te vle di ak kanaval sa a. Li te montre anpil moun kapasite li kòm yon atis pou l fè on kanaval, e malgre difikilte yo, li te montre ke li ka fè yon kanaval avèk fòs pèsonèl li ak talan l. Kanaval li a gen yon vayb ki vrèman bèl e li akonpanye l ak yon bèl videyo tou.

Mr. Blue Haiti se yon enjenyè son ak beat maker, li fè konnen ke se pa li ki fè enstrimantal kanaval la, men se li menm ki travay dirèkteman nan miksaj la. “Se pa mwen ki fè enstrimantal kanaval la, men se mwen ki mixer kanaval la,” li di.

Nou Pèdi  sèvi kòm yon kanaval ki renouvle, ki onore tradisyon nou yo epi ki pèmèt tout moun sonje sa ki te bon nan peyi a. Mr. Blue Haiti montre ke, malgre tout defi ak obstak, toujou genyen espwa – yon dezi pou rann sa yo te pèdi tounen nan lavi ak nan tradisyon. Se yon apèl fò pou tout Ayisyen, pou nou pa janm bliye sa ki fè nou inik kòm pèp, e pou n kontinye lite pou sa nou kwè.

“Nou Pèdi” se yon kanaval ki pwouve ke atis yo toujou gen kapasite pou pote chanjman, menm nan pi gwo defi.

 

Graduation de la 5e promotion de L’EJEP

Dimanche 9 février 2025, à l’église Sichem de Lamardelle, s’est déroulée la cérémonie de graduation et de prestation de serment de plusieurs étudiants en Informatique, Photographie, Cosmétologie et Anglais.

Les gradués ont également suivi une formation axée sur les règles et les techniques de l’entrepreneuriat, conformément aux standards nationaux. “La professionnalisation de la jeunesse est une nécessité incontournable pour relever les défis modernes”, a souligné Icaphens Joseph, administrateur de L’EJEP .

Le pasteur Pierre Antoine Marlan, parrain de la promotion, en a profité pour féliciter les gradués pour ses performances remarquables où des résultats historiques ont été atteints malgré un contexte difficile.

L’administration de L’EJEP réitère son rôle clé dans la formation professionnelle de la jeunesse haïtienne. Les responsables vont continuer dans leurs efforts visant à moderniser les cours et à renforcer la capacité du personnel.

Balouwis: yon jèn chantè evanjelik ki ofri vwa l bay Bondje

Nan mizik evanjelik ayisyen an, kèk vwa depase melodi pou vin mesaj ak gid espirityèl. Wislin Lubin, ke tout moun konnen sou non Balouwis, se youn nan yo. Avèk mizik li, li pote emosyon, leson, ak limyè pou moun k ap chèche laverite.

YON WOUT KI KÒMANSE NAN LEGLIZ

Balouwis grandi nan legliz kote li te pase pa divès koral avan li vin maestro. An 2016, li lanse karyè solo li, men li rete konekte ak rasin li yo. “Mwen vle fanatik yo idantifye m kòm yon chantè evanjelik,” li di.

MIZIK POU FÒME AK ENFÒME

Pou li, mizik se pa sèlman pèfòmans, men yon lekòl lavi. Li vle ede moun konprann Labib epi ranfòse lafwa yo. “Chak mo, chak nòt gen yon sans,” li eksplike.

MWEN KONTE SOU OU” : YON PRIYÈ AN MIZIK

Nan dènye mizik li “Mwen Konte Sou Ou”, li adrese Bondye dirèkteman. Se yon chante sou lafwa ak konfyans nan moman difikilte. Videyo ki akonpaye l ajoute plis emosyon ak espirasyon.

TRAVAY DI MALGRE DÈFI YO

Malgre mank sipò finansye, Balouwis kontinye ak detèminasyon. “Defi yo ap toujou la, men se yo ki pèmèt mwen grandi,” li di. Li vle kolabore ak Medjy ak Wendy epi gaye mizik li pi lwen pase Ayiti.

YON MESAJ POU JÈN ATIS YO

Pou jenerasyon k ap vini yo, li di: “Fòk nou gen pasyans epi pa kite anyen dekouraje nou.” Mizik li se pa sèlman yon chante, men yon misyon. Fanatik li yo ka swiv li sou YouTube.

 

Lavi Pòtoprens : Skant & Pitit Nago crient à tue-tête

Depuis un certain temps, le pays est confronté à une variété de cas de violence tels que le kidnapping, le viol, l’assassinat, etc. Ce fléau a eu des répercussions majeures dans le secteur musical haïtien. Les grands festivals et bals sont délocalisés vers les États-Unis et les difficultés de promotion sont parmi les défis auxquels sont confrontés les artistes qui demeurent en Haïti. En réalité, pour ces artistes qui ne sont pas encore arrivés dans un pays, où ils pourront montrer leur talent et gagner de l’argent, ils ne savent pas à qui se tourner. SKant & Pitit Nago, deux jeunes artistes en herbe, font part dans leur dernier opus intitulé “Lavi Pòtoprens” de leur mécontentement face à la souffrance de la population.

Skant, de son vrai nom Smorkendy Belizaire, est originaire de Jérémie et a débuté dans la musique en 2018 en interprétant certaines musiques de ses modèles. En 2022, Skant démarre officiellement sa carrière avec un morceau intitulé “Game Sansi”. Belizaire s’engage à chanter des musiques engagées pour contribuer au développement de notre société.

Quant à Pitit Nago, originaire de Port-au-Prince, répond au nom de John Stanley Marseille. Son travail consiste à promouvoir la culture haïtienne. C’est pour cela qu’il se fait surnommé Pitit Nago, un nom repéré dans le vodou haïtien. En prônant un changement radical pour la société haïtienne, il nous incite à prendre conscience de notre culpabilité.

La capitale haïtienne est celle où les actes de banditisme sont les plus répandus en raison de l’insécurité qui règne dans différentes villes du pays. SKant et Pitit Nago sont conscients des problèmes et décident de faire passer un message révoltant pour sauver le pays, en commençant par la capitale haïtienne.

La situation du pays est le sujet de ce texte musical qui dépeint une réalité douloureuse. Ce texte musical met en lumière les différents ras-le-bol de la population, incluant les personnes qui perdent leur vie quotidiennement, une jeunesse désorientée et l’insouciance de l’État. “Souf nou bouke, nanm nou bouke. Twòp san koule, twòp moun tonbe. Malgre n devwe, nou tou echwe se tout Pòtoprens k ap rele anmwey” Pitit Nago entame le refrain.

“Jèn yo pran move chimen, Ayiti pa gen vi fatra, dlo sal anyen p ap fonksyone. Nou pa wè klè, nou ap goumen antre nou, n ap vann vye imaj, n ap plede pati kite peyi a ale pase mizè nan lòt peyi, nou pèdi tout sans patriyotism nou bliye si n pa gen peyi derechanj fok nou sispann, fok Ayiti chanje fok nou viv alez” a poursuit Pitit Nago.

SKant explique que notre société opère de la même manière qu’une horloge qui affiche un compte à rebours. “Olye n pipre nou pi lwen tout limyè nou te genyen yo etèn sou nou. Chak grenn ayisyen ki jwenn on bous kal etidye nan yon lòt peyi nou di sa benefik men diplòm li di li p ap vin ayiti ankò. Yon rad blan ki detenn depi ap blaze se menmjan gen politisyen nou te kwè nan yo ki fè move wout la kounya yo vin blaze nou pa fè yo konfyans ankò” a-t-il chanté.

Malgré les épreuves que nous traversons, SKant et Pitit Nago nous encourage à faire preuve de patriotisme. Il est temps de mettre un terme à la guerre entre les fils et filles du pays. Il met en garde toutes les personnes qui pensent qu’elles ont d’autres pays. Notre seul patrie, c’est Haïti. Nous devons l’aimer et chercher à protéger notre souveraineté pour que chaque haïtien puisse se sentir bien dans son pays.

De nombreux artistes ont déjà exprimé leur préoccupation concernant la situation du pays, mais “Lavi Pòtoprens” est un message de plus qui sensibilise aux autorités haitienne et à la population de prendre conscience de leurs responsabilités. Les artistes vous garantissent que ce ne sera pas la dernière musique pour sensibiliser la population. Ils annoncent qu’il y aura d’autres projets à venir très prochainement.